C’est un véritable scandale financier, au su et au vu de tous, enjolivé d’une impunité inexplicable, constaté à l’Institut du Bâtiment et des Travaux Publics de Kisangani alors que ce dernier prenait déjà de l’envol avec un nouvel élan impulsé par feu DG SENGI BANGAMA, paix à l’âme de cette icône considérée par les Etudiants comme l’homme providentiel de la résurrection de cette Institution d’enseignement supérieur, le Comité de gestion qui a assumé l’intérim après son décès tragique s’est distingué par une gestion opaque, caractérisée par un chapelet de détournements de différents frais payés par les Etudiants, jusqu’à affaisser l’IBTP, le laissant sur son chemin de la croix où il peine à s’en sortir, car en position d’inconfortabilité grandissante.
Du scandale au vrai sens ; dossiers tentaculaires
A quelques heures de la prise des fonctions de l’actuel Directeur Général, Professeur Bernard LIFINDIKI KASSA, installé finalement le mercredi 05 août 2020, les comptes de l’IBTP à la TMB se sont retrouvés vides, alors que les Etudiants avaient déjà tous payés la première tranche des frais académiques.
Selon nos sources, ce sont des millions des francs congolais qui se sont volatilisés et toutes les traces sont très bien connues.
Dans le même ordre d’idées il se constate que chaque mois, les fonds y logés, destinés à la paie des cadres et agents du Personnel sont mensuellement retirés alors que ces derniers accusent des arriérés de plusieurs mois.
Il fallu un découvert bancaire sollicité par l’actuel DG pour que finalement le Personnel commence tant soit peu à accéder à leurs salaires/primes.
Parmi les frais détournés, ceux de 1760 diplômes, dont la somme totale est évaluée à cent trente-deux mille dollars américains (132 000 $), en raison de 75$ par pièce. Ce montant n’a jamais été justifié par le Comité intérimaire dirigé par Professeur LOMBA et quiconque voudrait connaitre la destination de cette somme ne peut que se renseigner sur le sexe des anges.
Ce n’est pas tout, près de cent cinquante dollars américains (150 000$) destinés à l’érection d’un laboratoire moderne devant permettre aux Etudiants de concilier leurs théories à la pratique s’en vont dans le firmament du non retour.
Comme si cela ne suffisait pas, les frais payés annuellement pour la bibliothèque moderne adapté aux exigences de la formation scientifique et technique des Etudiants, futurs ingénieurs, n’ont même pas vu un seul ouvrage acheté. Selon nos investigations, ce montant frôlerait plusieurs milliers de dollars américains.
Aucune action n’a jusque-là été initiée pour remettre l’IBTP ainsi que tous ses Etudiants dans leurs droits, pourtant toutes les autorités en sont saisi.
Faut-il des incidents pour accélérer les mécanismes de solutions aux problèmes ? Cette approche serait la pire.
Quid de la position des Etudiants ?
Cette situation ne laisse pas indifférents les Etudiants qui s’insurgent contre cette pratique honteuse qui recule leur alma mater. D’où, leur refus de voir le Ministre de tutelle nommer à la tête de l’IBTP Kisangani les Enseignants de l’Université de Kisangani. Pour certains qui ont requis l’anonymat dans leur échange avec votre Journal,
En effet, la gestion de l’Institut des Bâtiments et Travaux Publics de Kisangani, IBTP en sigle est comparable à un Parent qui laisse la responsabilité de ses enfants et de sa maison au voisin, en dépit de ses compétences et de ses potentialités.
Depuis sa création en 1994, tous les Comités de gestion qui y défilent ne sont composés que des Enseignants de l’Université de Kisangani et surtout des domaines même pas équivalents aux domaines de formation de l’IBTP, cela, avec toutes les conséquences y afférentes sur la formation des cadres ingénieurs de demain, sachant que chaque Institution a ses réalités et son mode de gestion scientifique. A titre d’exemple, « nul ne peut être Doyen de la Faculté de Médecine s’il n’est pas Médecin, l’Institut Facultaire Agronomique ne peut être géré que par un Professeur Agronome », lâche un Etudiant.
S’agissant du bilan de tous les Comités de gestion de l’IBTP qui se sont succédés depuis sa création jusqu’à ces jours, les Etudiants sans honte ni peur déclarent qu’il est mitigé : pas de laboratoire, pas de bâtiments construits, insuffisance des auditoires, pas de bibliothèque numérique adaptée aux domaines de formation, …alors que les fonds sont annuellement perçus pour toutes ces rubriques notamment effort de construction, frais de laboratoire, frais de bibliothèque, etc. sauf s’ils utilisent les laboratoires de l'Office de route et de l'IFA.
A cet effet, ils tiennent à rappeler que l’IBTP n’est pas une institution placée sous tutelle de l’Université de Kisangani pour qu’ils soient pendant 26 ans, gérés par ces Enseignants qui ne viennent que pour s’enrichir et l’appauvrir. Et l’un deux d’ajouter : « Ne soyez pas surpris de voir un jour l’IBTP être géré par l’ITM, ITA ou ECOSTOUR de l’Université de Kisangani ».
Des revendications adressées au Ministre de l’ESU
Face à toutes tristes réalités, les Etudiants de l’IBTP s’en remettent au ministre de l’ESU pour la prise en compte de leurs revendications en nommant dans les prochains Comités de Gestion de l’IBTP Kisangani, les Enseignants issus de leur Institution notamment le Secrétaire Général Académique, le Secrétaire Administratif et l’Administrateur du Budget. Sans cela, ils se réservent le droit d’utiliser d’autres voies de fait pour montrer leur ral-bol ainsi que leur refus catégorique de collaborer avec les comités de gestion qui seront nommés à l’encontre de leurs revendications.
Pour eux, ce ne sont pas les compétences qui manquent à l’IBTP, encore moins des scientifiques capables de relever les défis et de répondre favorablement aux attentes d’une gestion rationnelle et scientifique de leur Institution. Pour preuve, ils se réfèrent à l’Arrêté Ministériel n°142/MINESU/CAB.MIN/SMM/JPK/MKK/2018 du 08/05/2018 portant nomination et promotion du Personnel Académique et Scientifique des Instituts Supérieurs, Artistiques et Technologiques de la RDC pour étayer leur argument.
Ils disent faire leur, la lettre ouverte n°Réf : 001/EIBTP/IBTP-Kis/2020 du 06 février 2020 relative à la requête introductive de réclamation des enseignants de l’IBTP Kisangani, laquelle motive leur détermination afin de redonner un nouveau souffle à leur chère Institution, l’IBTP Kisangani, renforce leur position pour son autonomisation avec notamment la création et l’organisation depuis 2018, du deuxième cycle en son sein. Judith BAHATI
